jeudi 24 juillet 2008

La fabuleuse histoire des boules de riz

Il était une fois, il y a très très longtemps de cela, une époque où de mystérieuses boules de riz tombaient toutes seules du ciel, tous les jours, de toute l’année. Grâce à ces mystérieuses boules de riz venues du ciel, les familles Indiennes pouvaient vivre tranquillement, et n’avaient qu’à faire bien attention, chaque jour, à bien réceptionner leur grosse boule de riz.Mais un beau jour, quelqu’un, quelque part en Inde, rata la grosse boule de riz familiale, qui tomba par terre et se brisa en mille morceaux. Le lendemain, les boules de riz arrêtèrent de tomber mystérieusement du ciel. Elles ne tombèrent pas non plus le lendemain. Ni le surlendemain. Et c’est donc depuis ce temps là que les Indiens cultivent le riz eux-mêmes, dans de gigantesques rizières...

Citadelle

La construction fut conduite entre 1803 et 1832 par un commandant spécialiste de la construction de citadelles et quatre en composent la ville. Kinh Thanh, la ville capitale abrite tous les bâtiments de l'administration du royaume, Hoang Thanh, la ville impériale héberge les palais royaux et les lieux de pèlerinage. Tu Camp Thanh, la ville Pourpre Interdite renferme les résidences royales. Ces deux dernières citadelles sont également appelées Dai Noi, ville intérieure. La rivière des Parfums circule dans l'ensemble fortifié donnant à cette cité féodale un charme esthétique indéniable.
Enfin une quatrième citadelle, Tran Binh Dai, est un ouvrage construit au nord-est et qui est destiné à surveiller les mouvements opérants sur la rivière des Parfums. On notera qu'à dix kilomètres de la cité se dresse Tran Hai Thanh, construite ultérieurement et destinée à surveiller et protéger des attaques maritimes.Quelques chiffres pour que vous vous fassiez une représentation mentale des lieux. L'enceinte principale fait plus de deux kilomètres de coté et les murs font plus de 21 mètres de haut et 6 d'épaisseur ; cette barrière défensive est construite dans un style européen à hexagone irrégulier de style Vauban. Concrètement et pour illustrer le propos... c'est du massif ! Grand, haut, épais, c'est du sérieux paré à toute les éventuelles invasions.En contraste esthétique avec la cité intérieure s'étendant sur 622 mètres par 604 mètres de coté, qui, bien que protégée par des murs de six mètres de haut pour un de large, propose une finesse dans la conception et le style propre à l'esthétisme asiatique. Encore plus de grâce caractérise la dernière enceinte, celle de la cité Pourpre Interdite qui s'étend sur 324 par 290 mètres de coté et dont les murs sont presque un bon tiers moins hauts et épais que ceux de l'enceinte précédente.

Les Grottes d'Elephanta

Pas d'éléphant à Elephanta ! Cette petite île située à dix kilomètres de Mumbai (Bombay) se nommait autrefois Gharapuri ; en y abordant pour la première fois, les Portugais y découvrirent un gigantesque éléphant de pierre et rebaptisèrent l'île "Elephanta"... La statue de l'animal s'effondra en 1814, les fragments furent recupérés puis la statue recomposée dans les jardins Victoria de Mumbai.
Des bateaux effectuent l'aller-retour entre la côte et l'île plusieurs fois par jour. A défaut d'un éléphant de pierre, ce sont une ribambelle de marchands de souvenirs qui nous accueillent et longent le chemin qui, grimpant doucement vers les hauteurs de cette petite île, nous mène en une dizaine de minutes jusqu'à ce qui constitue l'un des ensembles rupestres les plus célèbres de cette région du pays. L'Ouest de l'Inde présente quantité de temples creusés dans la pierre, dont plusieurs classés par l'Unesco.
Les Grottes d'Elephanta furent inscrites en 1987 sur la liste du Patrimoine Mondial. Leur origine précise est source de débats entre experts ; selon les uns ou les autres, elles dateraient d'une époque variant entre le VI ème et le VIII ème siècle. Ce qui est certain en revanche, c'est que ces temples rupestres sont dédiés à Shiva et témoignent d'un renouveau du Shivaïsme à cette période.
Seule la grotte principale d'Elephanta présente un réel intérêt pour le visiteur non archéologue. Il s'agit d'une vaste excavation carrée de 27 mètres de côté, soutenue par des piliers massifs et présentant de larges parois sculptées. Ces dernières, mesurant chacune plusieurs mètres de haut, représentent pour la plupart les formes variées que prend Shiva et ses diverses "aventures" ou réalisations : tantôt destructeur impitoyable de démon, tantôt lors de son mariage avec Parvati, ou encore en yogi assis sur un lotus, ou bien sûr chevauchant sa monture sacrée le taureau Nandi... L'une de ses représentations les plus classiques ne manque évidemment pas à l'appel : le lingam, symbole phallique que nous évoquions déjà lors de notre visite à Thanjavur, autre site classé par l'Unesco.
Mais l'une de ces sculptures constitue inévitablement ce que l'on peut qualifier de "pièce maîtresse" des grottes d'Elephanta. Il s'agit d'une représentation colossale de Mahesamurti (Shiva en tant que "Dieu des Dieux"), haute de 5,70 m et encastrée profondément dans la roche. Nous y découvrons trois visages de Shiva : celui qui fait nous fait face est empli de sérénité. A gauche et sculpté de façon à toujours rester dans l'ombre, Bhairava, visage de la destruction, présente un nez crochu, une bouche cruelle et des symboles de mort dans sa chevelure tels qu'un crâne et des serpents (il tient par ailleurs un autre serpent dans sa main). Quant au visage de droite, il représente la création sous les traits de Vamadeva : traits féminins et sensuels, lotus dans les cheveux et guirlande de perles.

Les Grottes d'Ajante (Inde)

Trois sites classés par l'Unesco visités en quatre jours, et tous des grottes ! Nous pourrions nous lasser, que nenni ! Les grottes d'Elephanta furent impressionnantes, celles d'Ellora éblouissantes, qu'allait donc nous réserver Ajanta...?! Classées sur la liste du patrimoine mondial depuis 1983, les grottes d'Ajanta ont plus d'un atout pour épater et séduire le visiteur qui a eu le courage de se rendre dans cette région éloignée de l'Inde.
Tout d'abord par leur histoire originale : en 1819, un groupe de chasseurs anglais découvre par hasard un ensemble de 30 grottes taillées dans la paroi d'une gorge, sur une étendue de plusieurs centaines de mètres. On imagine aisément l'excitation qui a dû empreindre à l'époque les historiens et autres archéologues, qui découvrirent là des excavations phénoménales, et creusées à des époques différentes, uniquement à la force du marteau et du burin. Il est établi que toutes ces grottes sont bouddhiques mais d'inspirations différentes. Les grottes les plus anciennes furent achevées aux Ier et II ème siècle av. JC et sont issues du Bouddhisme hinayana, alors que les plus récentes datent du V ème et VI ème siècle ap. JC et proviennent de l'école mahayana. Le déclin du Bouddhisme en Inde et l'émergence de la voisine Ellora eurent pour conséquences l'abandon puis l'oubli progressif des grottes d'Ajanta.
En visitant un panel bien choisi de ces 30 grottes (numérotées pour faciliter le repérage), nous avons pu profiter du second atout majeur de cet ensemble bouddhique : sa diversité. Une première distinction se fait naturellement par les deux écoles bouddhiques présentes ici : cinq grottes sont de conception hinayana (les n° 8, 9, 10, 12 et 13), les autres sont des grottes mahayana. Ensuite, nous pouvons distinguer d'une part les chaitya (que l'on peut décrire comme salles de prière), que sont les grottes n° 9, 10, 19, 26 et 29, alors que les grottes restantes sont des vihara (monastères). Ces derniers ont pour la plupart la forme d'une grande salle ornée de piliers et présentant, au fond, une grande statue de Bouddha. Les quatre murs sont souvent ornés de peintures extraordinaires, qui font la gloire d'Ajanta. Nous y revenons dans un instant.
Nous avons pénétré dans trois chaitya, véritablement somptueux. Celui de la grotte 26, le plus imposant des deux par la taille, présente entre autres un superbe Bouddha couché. Les nombreuses sculptures sont, reconnaissons-le avec plaisir, admirablement mises en valeur par d'habiles jeux de lumière.

La statue de Khajuraho

Les temples de l'Est de la ville ont cette particularité de comprendre quelques édifices jaina. Le jaïnisme compte 3 millions d'adeptes en Inde et fut fondé au VI ème siècle av. JC par Mahavira, à la même époque que le bouddhisme. Les jaina suivent des pratiques d'ascètes, particulièrement strictes pour certains. Quant à leurs lieux de culte, nous en avions vu pour la première fois lors de notre visite des grottes d'Ellora il y a une dizaine de jours. Ici le temple Parsvanath est le plus imposant ; son aspect extérieur est très similaire aux temples hindous de Khajuraho. Parmi les magnifiques sculptures qui ornent ses parois extérieures, certaines ont atteint une certaine forme de célébrité, telles que celle de la femme se retirant une épine du pied et de cette autre femme se maquillant les yeux. A l'intérieur, le sanctuaire contient une statue noire, signe de la nature jaina de ce temple.
ous les autres temples de Khajuraho sont hindous ; à l'Est l'un d'eux est dédié à Vamana, incarnation de Vishnu en nain. Nous assistons au travail de restauration d'une équipe d'indiens, grattant et brossant les nombreuses sculptures et bas reliefs de l'édifice noirci par le temps. Au Sud, on trouve les temples les moins finement décorés, représentant tout de même un intérêt pour les historiens qui peuvent étudier là la période de déclin artistique des sculpteurs
A l'extérieur, l'édifice comporte une grande tour principale. En marchant sur la terrasse, il est possible de faire le tour du bâtiment, rectangulaire, et d'observer ainsi les innombrables sculptures et autres frises qui ornent les murs. En dehors des temples, on trouve certains sanctuaires ouverts comprenant des larges statues de pierre. Nandi, le fameux taureau sacré et monture de Shiva, est évidemment présent dans le parc ; mais plus inhabituel nous avons pu contempler une splendide statue de Varaha, le sanglier incarnation de Vishnou, au corps entièrement gravé.

Tonbe DE Humatun,Delhi

Nous vous avons déjà présenté l'empereur moghol Akbar, auteur du fort d'Agra, puis son petit-fils Shah Jahan qui nous a offert le splendide Taj Mahal. Cette fois-ci nous remontons dans le temps jusqu'à l'empereur Humayun, dont le règne a précédé celui d'Akbar. Pourquoi sa tombe a-t-elle été classé par l'Unesco (en 1993) sur la liste du Patrimoine Mondial ? Lorsqu'on se figure une tombe, on imagine une pierre, un caveau, un joli petit édifice... Mais depuis que nous avons découvert le Taj Mahal (qui est, rappelons-le, l'immense mausolée construit par Shah Jahan pour sa femme), puis rien ne peut nous étonner. La tombe d'Humayun est un immense bâtiment, qui rappelle d'ailleurs inévitablement le Taj Mahal de par son allure générale, moins sophistiqué toutefois.
En fait, la particularité de cet édifice est d'être la première d'une série de tombes impériales mogholes. Sa construction, qui date de 1570, est innovatrice sous de nombreux aspects et en particulier parce qu'elle est placée dans un jardin funéraire, concept nouveau à l'époque en Inde. Cette "tombe-jardin", tel qu'on en définit le style, a inspiré les tombes impériales suivantes et notamment le célébrissime Taj Mahal. Dans le cas d'Humayun, toutefois, ce fut sa femme qui érigea cette tombe pour lui et non l'inverse
Les caractéristiques architecturales de ce "style" moghol comprennent un immense socle sur lequel repose l'édifice, couronné d'un dôme elliptique. L'ensemble, de taille gigantesque, présente quatre étages et se compose de briques ; il est habillé de grès rouge et jaune et décoré d'éléments en marbre blanc.
Le résultat obtenu est véritablement impressionnant et fait de la tombe d'Humayun l'un des monuments incontournables d'une visite de Delhi ; même si elle ne surpasse pas, mais comment le pourrait-elle, l'éclatant Taj Mahal situé à Agra et fait de marbre blanc, réel aboutissement de l'art "funéraire" de ces dynasties mogholes successives.
Une petite anecdote maintenant. Les tombes impériales sont relativement nombreuses à Delhi et c'est par erreur (honte sur nous, ce devait être la chaleur...!) que nous avons préalablement visité la tombe de Khana Khana, pensant qu'il s'agissait de celle d'Humayun... Le garde à l'entrée ne nous a fait qu'une réponse bien évasive lorsque nous lui avons demandé s'il s'agissait de la tombe d'Humayun et s'est empressé d'empocher les droits d'entrée. Nous étions bien contents, ceux-ci étaient moins chers qu'à l'ordinaire... Et puis, la fatigue et la température de 40 degrés aidant, nous ne nous sommes pas trop posés de questions et avons entamé notre visite

Le Taj Mahal



Le Taj Mahal ! Un rêve d'amour ! Construit en marbre blanc, étincelant sous le soleil de midi, orange au coucher du soleil, ce bâtiment sublime est une preuve d'amour, l'amour fou que portait l'empereur moghol Shah Jahan à sa femme Mumtaz Mahal
Donc le Taj Mahal est une tombe. Celle de Mumtaz Mahal, seconde femme de l'empereur moghol Shah Jahan, morte en 1631 à 38 ans en accouchant de son 14 ème enfant. La tristesse de l'empereur fut telle que ses cheveux devinrent blancs en une nuit. Par amour pour cette femme il fit mener à bien ce projet insensé, lui offrir le plus beau des mausolées et les travaux débutèrent la même année pour ne s'achever que 17 ans plus tard. Le Taj Mahal est situé dans la ville d'Agra localisée au nord de l'Inde, au bord de la rivière Jamuna dans un virage inclinant ce cours d'eau vers l'est. Cette particularité dans le tracé de la rivière a son importance car l'empereur, musulman, put construire à côté du tombeau une mosquée bien orientée selon les règles du culte.

Le Taj Mahal est donc un tombeau, le plus magique des mausolées, rendu célèbre par la beauté de ses proportions alliée à une symétrie parfaite. Le monument de forme octogonale, coiffé d'un dôme principal autour duquel sont disposés quatre dômes plus petits, est planté sur une terrasse en marbre blanc d'où jaillissent aux quatre coins, de hauts minarets. De part et d'autre du Taj Mahal, deux édifices en grès rouge complètent harmonieusement l'équilibre de l'ensemble. L'un d'eux est une mosquée. Les jardins, les bassins dans lequel le Taj se reflète, accentuent encore l'effet de symétrie.

Pour arriver jusqu'au Taj Mahal, il faut prendre un bus électrique ou une calèche. En effet pour protéger l'édifice de la pollution, des mesures ont été prises interdisant toute circulation de véhicules à moteur alentour. La fermeture de toutes les usines polluantes a également été décidée. La ville ne vit plus que du tourisme.
Soudain, dans l'embrasure d'une porte ogivale, se dessine le mausolée. Lointain, irréel d'abord, fidèle à l'image qu'on attend… Quand on s'approche, il prend de l'épaisseur, il révèle des détails, incrustation de pierres semi-précieuses (turquoise, corail, malachite, lapis-lazuli), sculpture en relief, ciselure du marbre, versets du Coran…
A l'intérieur se trouvent les deux cénotaphes (répliques des tombeaux) de Shah Jahan et son épouse Mumtaz Mahal. Les tombeaux originaux sont à l'abri sous la crypte. La grille en or incrustée de pierres précieuses qui entourait les tombeaux a été supprimée par Aurangzeb. A sa place, on peut voir un treillage en marbre d'une grande beauté.

A l'origine, le Taj Mahal n'avait été prévu que pour abriter la seule tombe de Mumtaz Mahal. L'empereur ayant commencé, pour lui-même, la construction d'une réplique du Taj en marbre noir, celui-là.
Mais emprisonné dans le fort rouge par son fils Aurangzeb, qui lui arracha le pouvoir après avoir tué ses trois frères, celui-ci ne pourra mener à bien son projet, et passera ses dernières années à contempler par-delà la rivière Yamuna, le Taj Mahal où repose sa bien-aimée.
A sa mort, le fils jugeant inutile de faire continuer les travaux du mausolée noir, fit mettre son père aux côtés de son épouse dans le mausolée blanc.